Sur une monnaie de Caligula, l’empereur, tête nue et en toge, debout sur une estrade, s’adresse à cinq soldats. Il exécute une adlocutio cohortium, une adresse aux cohortes. Derrière lui, se trouve un siège duquel il vient de s’extraire : il s’agit de la sella. Sa présence sur l’estrade montre l’importance de celui qui parle : la sella curulis est le siège du pouvoir. Celui qui a le droit de s’asseoir sur la curule, en effet, détient le pouvoir.
La sella curulis est le siège officiel de plusieurs magistrats romains. Parmi les attributions de ces dignitaires, figurait en particulier celle de rendre la justice. Or, celle-ci était rendu assis par le magistrat : sur une tribune, on posait la chaise curule sur laquelle s’asseyait celui à qui revenait la charge d’officier. Justice, levée des troupes, prise des auspices, autant d’actions qui se prenaient en position assise. On donna à Jules César le droit de se servir de la curule en tous lieux, mais on l’accusa d’aspirer à la royauté pour être resté assis en présence du Sénat.
Le siège curule (en latin sella curulis, de currus, « chariot ») est un symbole du pouvoir en Rome antique, sur lequel pouvaient s'asseoir les magistrats et promagistrats romains possédant l’imperium (pouvoir de contraindre et de punir), c'est-à-dire les consuls, les dictateurs, les maîtres de cavalerie, les préteurs, et les édiles curules. Selon Plutarque, seul l'exercice d'une magistrature donnant droit à une chaise curule permettait à un client de s'affranchir de la tutelle de son patron.
Le flamine de Jupiter (flamen dialis) avait aussi droit de s'y tenir.
Si Jules César a été autorisé à s'asseoir sur un siège curule fait d'or, il était traditionnellement fait d'argent, avec les pieds incurvés formant un X large sans dossier ni accoudoirs. Le siège ne pouvait pas être plié et transporté