Dans la Rome antique, le pomerium (ou pomœrium) est la limite sacrée qui sépare la ville (urbs) de son territoire alentour (ager). La notion de pomerium ne s’applique qu’à Rome, aux villes anciennes du Latium et aux colonies romaines fondées rituellement.
Il forme une frontière à la fois juridique et religieuse : limite de l'autorité des tribuns de la plèbe et du pouvoir militaire (imperium militiae) ; interdiction pour l'armée de le franchir ; tenue des comices centuriates à l'extérieur du pomerium ; exclusion des sépultures et de certains lieux de culte de l’intérieur du pomerium.
Le pomerium s'est agrandi à plusieurs reprises sous la République et l'Empire. Le nombre et l'importance de ces extensions sont toutefois mal connus et prêtent à discussion.
S’il est clair pour les anciens comme pour les modernes que le pomerium est la limite qui sépare le territoire antique de Rome (ager romanus antiquus) et la ville (urbs), la nature exacte de cette limite reste discutée et aucun auteur antique n'en donne une définition précise.
À Rome, comme en d'autres villes italiques, le mur d'enceinte est entouré de deux bandes de terrain, l'une extérieure, l'autre intérieure, chacune limitée par des cippes. Les modernes se sont demandé si le pomerium était la bande intérieure, la bande extérieure, les deux bandes, ou bien simplement la ligne entre les deux. Varron définit le pomerium comme une ligne, et seule cette définition est considérée comme exacte. Après avoir rappelé le rite dit étrusque de la charrue, utilisé lors de la fondation des villes et des colonies, il précise que la ligne immédiatement au contact des mottes de terre toutes rejetées à l'intérieur, est le pomerium lui-même. Le témoignage de Varron est confirmé par Plutarque et Tacite, ainsi que par les cippes de la colonie triumvirale de Capoue. La notion de pomerium ne s’applique qu’à Rome, aux villes anciennes du Latium et aux colonies romaines fondées rituellement.