Table des matières

La déclaration préalable de détachement

L'entreprise détachant des salariés doit transmettre avant le début de son intervention en France une déclaration préalable de détachement à l'inspection du travail du lieu de réalisation de la prestation en utilisant le téléservice « SIPSI ».

La déclaration préalable de détachement, est adressée automatiquement, en version dématérialisée, à l'unité départementale couvrant le territoire sur lequel s'effectue la prestation.

Elle peut être remplie en français, anglais, allemand, italien et espagnol. Pour remplir votre déclaration,cliquez ici ; Pour plus d'informations, cliquez ici.

Exceptions

Le détachement pour compte propre

Le détachement de salariés pour le seul compte de l'employeur est dispensé de la déclaration préalable et de la désignation d'un représentant

Le détachement pour des prestations de courte durée

Pour des activités limitativement listées par l'arrêté du 4 juin 2019, les prestations de courte durée ou dans le cadre d'évènements ponctuels sont aussi dispensées de l'obligation de déclaration préalable de détachement et de la désignation d'un représentant. Il s'agit :

L'arrêté précise, pour chaque activité identifiée, la durée maximale d'activité en France sur une période de référence pour bénéficier du dispositif.

Pour les activités de construction dans le secteur du BTP

Une carte d'identification professionnelle est obligatoire pour les salariés et intérimaires détachés. Afin d'obtenir cette carte, l'employeur ou l'entreprise utilisatrice des salariés intérimaires détachés effectue préalablement au détachement et pour chacun des salariés détachés, une demande auprès de l'Union des caisses de France. Pour en savoir plus et effectuer la demande de carte pour vos salariés, rendez-vous sur le site internet dédié.

La désignation d'un représentant présent sur le sol français

Il est obligatoire de désigner un représentant sur le territoire français. Pendant la durée du détachement, il a pour fonction d'assurer la liaison avec les agents de contrôle en tenant à leur disposition certains documents qu'il pourra communiquer sous format papier ou informatique. Au préalable, l'entreprise qui détache des salariés devra avoir obtenu l'accord du représentant pour la désignation de celui-ci.

Il peut s'agir de toute personne en capacité d'assurer cette mission (présenter les documents et communiquer avec les agents de contrôle). Sous ces conditions, cela peut être le client ou éventuellement un des salariés détachés (la personne doit être aisément joignable par mail ou téléphone).

Exceptions
Le détachement pour compte propre et pour les activités listées dans l'arrêté du 4 juin 2019 ne sont pas soumis à l'obligation de désignation d'un représentant de l'entreprise.

Pour en savoir plus sur les formalités obligatoires : Cliquez ici.

Pendant le détachement : les droits garantis au salarié détaché

En tant qu'employeur détachant des salariés en France, vous êtes soumis aux dispositions du Code du travail français et des conventions collectives de branche étendues applicables aux entreprises établies en France.

Quelle convention collective s'applique à mon entreprise ?
Le travail effectué en France par le salarié durant son détachement détermine les conventions et accords collectifs de travail français qui lui sont applicables. Sur cette base, leur sont applicables les conventions et accords de travail collectifs français étendus qui s'appliquent aux salariés employés par les entreprises établies en France exerçant une activité principale identique au travail accompli par les travailleurs détachés sur le territoire français (article R. 1261-2 du Code du travail).

Pour plus d'information, consulter l'article « Les conventions collectives applicables aux salariés détachés ».

Les employeurs détachant temporairement des salariés sur le territoire national sont soumis aux dispositions légales et aux stipulations conventionnelles applicables aux salariés employés par les entreprises de la même branche d'activité établies en France, en matière de législation du travail, pour ce qui concerne les domaines suivants :

Cas particulier

Les entreprises de travail temporaire (ETT)

Parmi les domaines listés, les entreprises de travail temporaire (ETT) détachant des salariés en France doivent également respecter les accords de l'entreprise utilisatrice et les accords de branche étendus ou non concernant la rémunération et la santé sécurité au travail. Elles sont également soumises à des obligations supplémentaires (conditions de mise à disposition, garantie financière). L'entreprise utilisatrice est responsable des conditions d'exécution du travail.

Pour plus d'information, consultez la page dédiée aux obligations de l'employeurs

La rémunération applicable aux salariés détachés en France À minima, pour la durée de son détachement et au titre de son activité sur le sol français, le salarié détaché doit percevoir la rémunération prévue par le code du travail français ou par la convention collective étendue applicable à la branche.

Attention En plus des dispositions issues du code du travail français, les conventions et accords collectifs de travail français étendus, dont bénéficient les salariés employés par les entreprises établies en France exerçant une activité principale identique au travail accompli par les travailleurs détachés sur le territoire français, s'appliquent à vos salariés détachés.

L'employeur doit donc identifier la convention ou l'accord collectif étendu qui s'applique, en tenant compte des travaux exercés par ses salariés détachés.

Pour plus d'informations concernant les éléments constitutifs de la rémunération du salarié détaché, consultez la page dédiée aux droits des salariés.

La durée du travail

Les entreprises qui détachent des salariés en France doivent respecter les règles françaises, fixées par la loi, le règlement ou les conventions collectives étendues de leur branche d'activité, en matière de durée du travail, de repos compensateurs, de jours fériés, de congés annuels payés, de durée du travail et de travail de nuit des jeunes travailleurs.

Les durées maximales

En France, la durée légale du travail est de 35 heures par semaine du lundi 0h00 au dimanche 24h00. Cette durée légale peut être dépassée dans le cadre des heures supplémentaires tout en respectant les durées maximales..

Les heures supplémentaires

Toute heure accomplie au-delà de la durée légale hebdomadaire ou de la durée considérée comme équivalente par la convention collective applicable est une heure supplémentaire qui ouvre droit à une majoration salariale, ou le cas échéant à un repos compensateur équivalent.

Le travail de nuit

Tout travail effectué entre 21h00 et 6h00 est considéré comme travail de nuit. Le travail de nuit est encadré et doit donner lieu à des contreparties.

Les temps de pause

À partir de 6 heures de travail, le salarié doit bénéficier d'un temps de pause minimal d'une durée de 20 minutes consécutives.

Le repos quotidien et hebdomadaire

Le repos quotidien

En France, tout salarié doit bénéficier au minimum d'un repos quotidien de 11 heures consécutives entre deux journées de travail.

Le repos hebdomadairE

Il est interdit pour un employeur d'occuper un salarié plus de 6 jours par semaine. Par ailleurs, tout salarié doit bénéficier d'une durée de repos hebdomadaire minimale de 35 heures consécutives.

L'employeur accorde ce repos hebdomadaire en principe le dimanche. Le principe du repos dominical connaît des dérogations qui peuvent, selon le cas, être permanentes ou temporaires, soumises ou non à autorisation, applicables à l'ensemble du territoire ou à certaines zones précisément délimitées.

Les repos compensateurs

Les salariés détachés peuvent bénéficier du repos compensateur, c'est-à-dire d'une contrepartie aux heures supplémentaires accomplies au-delà d'un contingent annuel.

Les congés payés

Conformément au droit français, tout salarié détaché bénéficie d'un droit à congés payés, soit 2,5 jours par mois effectif de travail. Pour une période d'activité inférieure à un mois, le droit à congé est proratisé.

L'employeur doit verser à ses salariés intérimaires (c'est-à-dire, les salariés détachés par une entreprise de travail temporaire) une indemnité compensatrice de congés payés pour chaque mission effectuée, quelle que soit la durée de cette dernière. Cependant, cette disposition ne s'applique pas aux salariés intérimaires détachés qui sont titulaires d'un contrat à durée indéterminée (CDI) dans le pays d'établissement de l'entreprise qui les détache.

De plus, conformément au droit français, les salariés détachés peuvent bénéficier de congés légaux pour évènements familiaux (autorisations exceptionnelles d'absence ne pouvant pas entrainer de réduction de rémunération) : pour plus d'informations, consultez la fiche salariés détachés : vos droits.

Obligation d'affiliation à une caisse de congés payés pour des activités spécifiques
Les employeurs établis hors de France et détachant des salariés en France et dont l'activité principale relève du champ d'application des conventions collectives du bâtiment et des travaux publics ou des activités du spectacle doivent adhérer à la caisse de congés payés compétente. Les entreprises établies dans un autre Etat membre de l'Union européenne ou dans l'un des autres Etats partie à l'accord sur l'Espace économique européen, peuvent s'exonérer de cette obligation si elles justifient que leurs salariés bénéficient de leurs droits à congés payés pour la période de détachement dans des conditions au moins équivalentes à celles prévues par la législation française. L'activité accomplie par les salariés détachés en France permet de rattacher l'entreprise, pour la prestation concernée, à ce régime particulier ou non.

Les jours fériés

En France, 11 dates légales sont définies comme jours fériés (1er janvier, lundi de Pâques, 1er mai, 8 mai, Ascension, lundi de Pentecôte, 14 juillet, Assomption (15 août), Toussaint (1er novembre), 11 novembre et 25 décembre).

Les jours fériés Lightiques

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La santé et la sécurité au travail

En tant qu'employeur effectuant une prestation de service en France, vous êtes par application du Code du travail, responsable de la protection de la santé et de la sécurité de vos salariés détachés pour cette mission.

La santé au travail

Sont applicables aux salariés détachés :

Les dispositions relatives travail à la surveillance médicale avant le début de la mission et pendant, dont les dépenses sont prises en charge par l'employeur

À ce titre, vous devez mettre en place des mesures de prévention adaptées aux risques auxquels les salariés peuvent être exposés. Exemples : le travail en hauteur, la coordination de chantier, l'exposition à l'amiante, au bruit, les règles d'utilisation et de vérification du matériel, tel que les échafaudages ou les équipements de levage, etc.

Les accidents du travail

Lorsqu'un salarié détaché est victime d'un accident du travail, une déclaration doit être établie et envoyée à l'inspection du travail du lieu où s'est produit l'accident.

Cette déclaration doit être effectuée par le donneur d'ordre ou l'entreprise utilisatrice en cas de contrat de prestation de services ou par l'employeur lui-même s'il s'agit d'un détachement pour compte propre.

Elle peut être réalisée au moyen de n'importe quel support. Elle est sans lien avec la déclaration qui doit être effectuée au titre de la sécurité sociale du pays d'affiliation par l'employeur du salarié.

La sécurité au travail

L'employeur doit respecter des règles relatives à la sécurité des travailleurs, ce qui implique une évaluation des risques professionnels, des actions de prévention, d'information et de formation des salariés ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.

Pour plus d'information en matière de santé et de sécurité au travail, consultez la page Droits des salariés détachés.

Les conditions d'hébergement des salariés

Les obligations à respecter en matière de conditions d'hébergement des salariés

Tout employeur peut décider de loger ses salariés détachés dans un logement collectif ou des logements individuels.

Il est tenu par les obligations faites par le Code du travail français qui fixe les principales caractéristiques et équipements minimums des logements pour les salariés.

Pour plus de précisions, notamment les caractéristiques et équipements minimums des logements, cliquez ici.

Des obligations supplémentaires sont applicables pour l'hébergement des salariés des secteurs du bâtiment et des travaux publics ainsi que pour l'hébergement des salariés du secteur agricole.

L'obligation de déclaration de l'hébergement collectif

Toute personne qui affecte un local à l'hébergement gratuit ou non de travailleurs (par exemple le donneur d'ordre ou le maître d'ouvrage) est tenue d'en faire la déclaration au préfet de département où est situé le logement. Cette déclaration, renouvelable tous les ans, doit être établie sur le formulaire Cerfa n° 61-2091 en double exemplaire et déposée au plus tard le 30e jour suivant l'affectation du local à l'hébergement collectif.

Sanctions

Le défaut de déclaration ou de renouvellement, ou la production d'une déclaration ou d'un renouvellement incomplet, inexact ou tardif, est passible d'une amende de 300 à 6 000 € et d'une peine d'emprisonnement de deux mois à deux ans, ou de l'une de ces deux peines seulement.

Lorsque la personne, qui affecte un local à l'hébergement collectif des salariés, est l'employeur, ce dernier est tenu d'en faire la déclaration au préfet (la déclaration doit être faite dans un délai de 30 jours suivant la mise en place de l'hébergement) et de faire une déclaration auprès de l'inspection du travail, dès lors que cet hébergement est fourni en vue d'une utilisation collective excédant le cadre familial.

Dans le cadre du détachement de salariés, la déclaration préalable de détachement doit comporter les informations relatives à l'éventuel hébergement collectif des salariés et être effectuée avant le début du détachement, via le téléservice SIPSI. La mention de l'hébergement collectif sur la déclaration préalable de détachement ne se substitue pas à l'obligation de transmission d'une déclaration à l'inspection du travail.

Les entreprises de travail temporaire établies hors de France qui détachent un salarié sur le territoire français sont assujetties aux mêmes formalités de déclaration.

Le contrôle des conditions d'hébergement des salariés

Il est interdit d'héberger les travailleurs dans les locaux affectés à un usage industriel ou commercial. La surface et le volume habitables ne doivent pas être inférieurs à 6 mètres carrés et 15 mètres cubes par personne. Les parties de locaux d'une hauteur inférieure à 1,90 mètre ne sont pas comptées comme surface habitable.

Ces locaux doivent être aérés, être équipés de fenêtres ou autres ouvrants de surface transparente donnant directement sur l'extérieur et munis d'un dispositif d'occultation. Le travailleur doit pouvoir clore le logement et y accéder librement.

Lorsque les conditions d'hébergement sont incompatibles avec la dignité humaine, un constat est établi par l'inspection du travail afin de mettre en évidence un état des locaux présentant non pas de simples manquements aux normes prévues par le code du travail ou le code rural et de la pêche maritime, mais bien des atteintes graves à la dignité des travailleurs. Des indices peuvent être dégagés comme la vétusté manifeste des locaux, l'état de leur salubrité, de leur taille, de leur nombre ou de leur équipement. Il en est ainsi lorsque l'accumulation des lacunes, des carences ou des défaillances en matière de confort, de propreté, de salubrité, de protection ou d'intimité caractérise un mépris pour la personne humaine.

C'est le cas par exemple lorsque le local est insalubre, particulièrement sale ou non chauffé, qu'il ne permet pas d'avoir une hygiène élémentaire ou qu'il présente des anomalies telles que son occupation est dangereuse (électricité défectueuse…).

Un délit sanctionne pénalement toute personne, employeur ou non, hébergeant quiconque, travailleur ou non, de manière collective ou non, dans un hébergement indigne.

Sanctions

  • En cas de non-respect des conditions d'hébergement (hébergement indigne), la prestation de services peut être suspendue pour une durée au maximum d'un mois par l'autorité ad2ministrative, à savoir la Dreets ;
  • De plus, la Dreets peut prononcer une amende administrative d'au plus 4 000 € par salarié détaché (8 000 € en cas de réitération dans un délai de deux ans) dans une limite totale de 500 000 € ;
  • En outre, le fait de méconnaître par sa faute personnelle les dispositions en matière de conditions d'hébergement est également passible d'une amende de 10 000 € (article L. 4741-1 du code du travail) et de 30 000 € et d'un an d'emprisonnement en cas de récidive.

Dans le secteur du BTP et le secteur agricole, des dispositions spécifiques sont prévues concernant les équipements et caractéristique des logements.

Pour plus de précision relatives au conditions d'hébergement, consultez la page Droits des salariés détachés.